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Par Marisarah le 11 Décembre 2023 à 10:06
Textes dédiés aux animaux, chiens, chats, et autres peut-être aussi.
_Il n'y a pas des chiens allemands, des chiens italiens et des chiens français.
Il n'y a partout que des chiens qui souffrent quand on leur allonge des coups de canne.
Alors, est-ce qu'on ne pourrait pas, de nation à nation, commencer par tomber d'accord sur l'amour qu'on doit aux bêtes ?
_Pourquoi la rencontre d’un chien perdu, dans une de nos rues tumultueuses, me donne-t-elle une secousse au cœur ?
Pourquoi la vue de cette bête, allant et venant, flairant le monde, effarée, visiblement désespérée de ne pas retrouver son maître, me cause-t-elle une pitié si pleine d’angoisse, qu’une telle rencontre me gâte absolument une promenade ?
Pourquoi, jusqu’au soir, jusqu’au lendemain, le souvenir de ce chien perdu me hante-t-il d’une sorte de désespérance, me revient-il sans cesse en un élancement de fraternelle compassion, dans le souci de savoir ce qu’il fait, où il est, si on l’a recueilli, s’il mange, s’il n’est pas à grelotter au coin de quelque borne ?
Pourquoi ai-je ainsi, au fond de ma mémoire, de grandes tristesses qui s’y réveillent parfois, des chiens sans maîtres, rencontrés il y a dix ans, il y a vingt ans, et qui sont restés en moi comme la souffrance même du pauvre être qui ne peut parler et que son travail, dans nos villes, ne peut nourrir ?
Pourquoi la souffrance d’une bête me bouleverse-t-elle ainsi ?
Pourquoi ne puis-je supporter l’idée qu’une bête souffre, au point de me relever la nuit, l’hiver, pour m’assurer que mon chat a bien sa tasse d’eau ?
Pourquoi toutes les bêtes de la création sont-elles mes petites parentes, pourquoi leur idée seule m’emplit-elle de miséricorde, de tolérance et de tendresse ?
Pourquoi les bêtes sont-elles toutes de ma famille, comme les hommes, autant que les hommes ?
Emile Zola.
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A BIENTÔT
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