La phrase entendue  l'année dernière me revient souvent en mémoire. L'année dernière un samedi, j'ai reçu un mail de personnes amies, pas intimes mais de très gentille compagnie. Nous nous voyons rarement sauf aux grandes occasions, souvent ce sont malheureusement lors d'hospitalisation, ou de deuils. De temps en temps un coup de téléphone, un mail de courtoisie, avec des mots venant du coeur. 

Mais ce samedi là, c'était pour demander de nos nouvelles, nous inviter quand nous voulons, et aussi plein de mots de tristesse, car ce monsieur a perdu sa maman devenue dépendante depuis quelques mois.

Elle était dans une maison de retraite à côté de chez eux. Aussitôt j'ai téléphoné, et ne pouvant assister à la cérémonie d'enterrement le mardi, ayant lieu à plus de cinq cents kms, des fleurs ont été envoyées.

C'est la moindre des choses, dans ce cas là. Et  au téléphone j'ai eu leurs remerciements très touchés par cet acte normal, je trouve.

Ce monsieur que je tutoie, le connaissant depuis près de quinze ans, très ému me dit :

 "  Tu vois je n'ai plus personne maintenant " .

Je lui rétorque :

" Mais si, tu as tes enfants,  tes petits-enfants et ta femme ! "

_" Oui mais tu sais c'était maman, alors c'est fini maintenant pour moi ! ".

Donc j'ai eu un flash, me revoyant aussi désemparée que lui lors de la perte de ma mère, pourtant le mari et les enfants étaient autour de moi, je me devais d'être là pour eux.

La conversation a duré un peu pour lui remonter le moral, bien que je sache que rien ne peut atténuer un chagrin dans la perte d'un être cher, ni enlever la douleur, les paroles sont inutiles. En les quittant tous deux au téléphone j'étais très émue qu'ils aient eu la délicatesse de remercier d'avoir pensé à eux.

Dans un moment si douloureux, je pense que beaucoup de personnes ont du tact et des sentiments insoupçonnés.