Oui je sais c'est impossible, déjà en avoir une jusque maintenant c'est une
aubaine, un bonheur.
Certainement vous dites aussi :
_" Ah ! Si c'était à refaire ou si j'avais fait ceci ou cela...!
"
Ce titre doit vous paraître étrange, n'est-ce pas ?
Il l'est dans le sens que pour moi c'est la même chose, étrange
!
Deux vies, oui je voudrais avoir ce privilège, pour parcourir une route,
différente parce que je le suis devenue.
Première vie d'enfance, d'adolescence, où dirigée le parcours fut droit,
fait de repères, d'affection, de souffrances, de joies diverses.
Première vie de jeune fille, éduquée, choyée, aimée, adulée même, parfois trop
sollicitée, avec ses petits bonheurs, ses grands malheurs, ses deuils, un amour cru éternel, déception cruelle, et renouveau avec le vrai grand amour.
Première vie de jeune femme éprise, mariée heureuse, chérie, adorée telle une
idole, avec le parcours fleuri et parfois des épines.
Première vie de jeune maman, très heureuse, parcours de joies, d'aléas, de
rires, de pleurs, bien rempli, sans le voir défiler.
Première vie de femme et maman, toujours aimée, famille agrandie, de
bourgeons sur les branches, avec le parcours en friches, maison calme, trop silencieuse.
Première vie de femme, maman, mamie, mûrissant, aimée plus que beaucoup
peut-être, amour en déclin, avec le parcours jonché de feuilles mortes, comme un automne n'en finissant pas.
Première vie de femme mâture, maman, mamie, sur le parcours jalonné de fleurs
très grandes, bourgeons épanouis, rendant le chemin moins difficile à finir, comme l'hiver n'arrivant pas.
Deuxième vie de femme au long chemin derrière, route devant faite de
découvertes, parcours avec des attentes différentes, des points de vue complètement autres, femme mâture, mais restée trop jeune en tête et de coeur.
Cette vie de femme avec ses rides d'expression qui m'agacent, ces
marques que parait-il je m'invente !
Foutaises je les vois ces petites stries près des yeux, et celles
d'expression, des sourires, et souffrances passées.
Une de mes petites filles, belle jeune fille un jour m'a dit : " Mamie tu ne te
vois pas comme les autres te voient ! ", c'était censé me réconforter lors des coups de blues où je me sens vraiment moche, on ne peux pas être et avoir été !
Deuxième vie où je n'aurais pas d'horaire fixe, pour manger, dormir, me lever,
bref vivre à la volonté du corps et du temps.
Deuxième vie, parcours différent, une route droite jusqu'au bout, dernière avec
autre chose, un besoin d'évasion, route complètement opposée, à celle vécue.
Deux vies c'est impossible, donc je pense sans regrets à celle passée,
heureuse, avec ses joies, aléas, ses maladies, ses deuils, mais ses rires et délires, bien qu'accompagnée parfois par le blues.
Je pense et rêve à celle qui pourrait être si j'avais droit à une deuxième
vie.
Puis je me dis qu'après tout celle-ci est
formidable...
Même si le déclin qu'est " l'hiver " arrivant fait avoir en tête des rêves
qui s'avèreraient peut-être être des cauchemars...
Mais l'impossible rêve est dans la
réalité...
Tant mieux qui sait
?