• Femme de l'ombre...

     

    Dans un parcours de vie les rencontres sont nombreuses, plus ou moins belles, parfois insolites, amenant des anecdotes cocasses, d'autres plus émouvantes, quelquefois même déroutantes.

    J'ai en mémoire l'une d'elles datant de plusieurs années, d'une soirée où les heures filant vers la nuit avancée les confidences se dévoilent venant de personnes en verve de conversation d'où un trop plein d'amertume contenu déborde comme le verre tenu à la main pour être soi-disant mieux qui se vide peu à peu au fur à mesure.

    Assise près de moi dans un endroit feutré  où la semi-pénombre  donne un charme hors du temps une femme se mit à me narrer ses déboires sentimentaux, c'était étrange car elle avait les yeux fixes comme si elle parlait seule dans un rêve.

    Là, j'eus droit à sa "pauvre " vie telle qu'elle la décrivait,  voulue disait-elle mais combien déroutante,  mêlée de moments tristes et  certains magiques rarissimes pris,  quand " lui " le voulait !

      " Lui " prononcé d'un ton aigri par cette femme était installé devant une table de jeux dilapidant disait-elle sa fortune qu'il se fichait pas mal plutôt que de lui assurer une vie confortable à elle qui récoltait des miettes quand monsieur daignait se libérer de son cocon familial.

    Au bout d'un certain moment je me trouvais gênée par ce trop plein de déballage intime car c'est un fait que je la connaissais, la rencontrant au cours de repas ou réunions toujours en compagnie de ce monsieur au demeurant très gentil et avenant.

    Sauf que je ne savais pas qu'il avait " sa " vie avec femme et enfants adolescents, puis ça ne me regardait pas, chacun menant sa barque au fil du courant qu'il emprunte.

    Voyant les minutes filer s'allongeant en heures je réussis à lui couper le flot de ses paroles essayant de minimiser le déroulement de cette situation, lui conseillant de se poser un ultimatum de rompre ou  se satisfaire avec le peu de bonheur partagé.

    Cette femme, commençant à être avouons le, un peu beaucoup dans les vapeurs d'alcool, au milieu d'un halo  de fumée des cigarettes abandonnées dans un cendrier rempli, pendant que son coeur s'épanchait eut cette dernière phrase :

      _ " De toute façon,  tu sais ce que je suis  ?

    Une moins que rien comme un kleenex, tiens j'ai trouvé le nom   la femme de l'ombre c'est moi,  car j'existe sans clarté !... "

    J'ai quitté mon interlocutrice et l'embrassant pour lui dire au revoir en lui serrant gentiment les mains j'ai chuchoté :

      _ " Oui mais avoue que depuis dix ans tu es quand même heureuse sinon tu ne serais plus là à le suivre puisque c'est toi qu'il emmène lors de ses sorties ! "

      _ " C'est vrai je suis quand même, peut-être  aimée et  je ne suis pas toujours dans l'ombre car il  m'éclaire dès qu'il apparait ! "

    Je suis rentrée chez moi songeant à ces personnes femmes et hommes prenant parfois un détour dans leur chemin...sans les blâmer car nous ne voyons pas le fond de leur coeur ni ce qui les fait dériver.

     

    La femme de l'ombre...

     

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    « Emotion garantie...Aimer avant de mourir... »
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  • Commentaires

    1
    Mo
    Jeudi 15 Octobre 2020 à 15:38
    Mo

    Bonjour Marie,

    Moi, j'ai eu une expérience plus truculente : dans le métro, une femme en face de moi, s'est exclamée toute seule : "Je n'en peux plus de ce con!". Réalisant qu'elle avait parlé toute seule, elle s'est excusée auprès de moi en m'expliquant qu'il s'agissait d'un petit chef odieux au boulot.

    Bonne journée à toi et gros bisous,

    Mo

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