• La lune naît quand meurt l'azur du ciel ; elle est teintée de jaune et d'orange ; ses cheveux sont coupés ; c'est un sou, une palette d'or, que tachent encore deux ou trois touches de couleur sombre.

     

    Nulle étoile ne brille ; seule la lune est allumée, aucune autre lumière ne luit, à part les hauts signaux qui longent le chemin de fer...

    J'entends soudain les roues bruyantes d'un train entraînant sur les rails, un chapelet de wagons, bientôt disparus !

     

    La lune se fait plus petite, aussi blanche que l'argent le plus pur ; aussi pure que l'argent le plus blanc ! La nuit n'est plus si inquiète.

    La tendre soeur du soleil répand sur la terre des larmes de tristesse.

    Console-toi lune ; tu vois le soleil, nous, hélas, nous ne le voyons que par l'éclat dont il te baigne !

    Merci de venir tandis qu'il repose, consoler de tes larmes, notre vie pitoyable.

     

    La lune meurt, quand renaît l'azur du ciel, elle n'est plus jaune, ni orange... ses cheveux sont coupés.


    Tu n'es plus ô lune, ni sou, ni palette :

    Ton frère s'est levé ; le jour commence à poindre.

     

     



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