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    Où ce clair chanteur est-il perché ?


    Je l'entends, mais je l'aperçois à peine à travers le feuillage,durant ce gai matin de mai.

     

    Sous les sons merveilleux de sa voix puissante, il étouffe dans les bois et dans les haies, le chant des autres oiseaux.

     

    Où est-il ?

    Je ne le vois pas , mais j'écoute, la chanson qu'il tisse gaiement.


    Elle résonne dans les allées.

     

    Ainsi chante, de grand matin, devant son métier, le tisserand tissant la trame d'une toile solide.

     

    Il chante, la toile ronfle, la lame claque, le métier gronde, les navettes glissent, légères, à travers la trame...

     

    Il y a là quelqu'un, perché dans son métier de feuilles vertes, qui, durant la chaleur de l'été, lance devant lui ses fils diaprés.

     

    Qu'est-il ?

    Homme, bête... quoi donc ?

    C'est un encensoir plein de douceur, où les mains d'anges invisibles brûlent des parfums.

     

    C'est... quelque chose que je ne puis atteindre, une étincelle, un message descendu d'une voute plus haute que celle sous laquelle nous veillons.

     

    Qu'est-il ?

    C'est un carillon formé de touches précieuses, de cordes vibrantes, de bouches sonores d'or scintillant.

     

    Ecoutez de quelles profondeurs sa voix sonore et tendre, sortie semble-t-il, de mille tuyaux d'orgue, aspire la joie et la vie !

     

    Tantôt il siffle doucement, tantôt il pousse des cris d'appel et il lui jaillit du gosier comme des bulles d'eau qui rouleraient d'un toit.

     

    Comptez les notes que toque son bec :

    On dirait des perles, tombées d'un collier, qui dansent sur des dalles de marbre.

     

    Il n'est pas d'oiseau dont il ne puisse reproduire la chanson, l'accent et la voix...

    Traduit d'un texte flamand de Guido Gezelle .

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