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     Balancé, balloté , secoué par la rafale, voyez cet arbre géant jeter bas ses plus beaux habits...


    Ce sont les premiers jours d'hiver.

     

    Fripé, trempé, désolé par le froid, fané comme une fleur, il s'épuise à livrer à la mort un suprême combat.

     

    Rapide, ravageur, le vent jure de le faire périr, ou de lui enlever, tout au moins, sa beauté.

     

    Boueux, bourbeux, chemins et sentiers sont jonchés, à la ronde, de feuilles blêmes et blondes, arrachées par le vent.

     

    Une seule résiste encore.


    Par milliers et par milliers, elles couvraient naguère la ramure d'été du superbe géant.

     

    Une seule sur la plus haute branche, résiste à la force herculéenne de l'hiver. Il faut qu'elle tombe, toute lutte est vaine, il faut qu'elle tombe morte et que le vent l'emporte.

     

    Il le faut ! Les rafales ragent, bruissent et sifflent : je ne vois plus, je n'entends plus rien.


    Qu'est devenue cette feuille victorieuse ?

     

    Hélas ! Hélas ! la puissance chancelante du soleil est vaincue. Aucune feuille, aucune tige ne s'oppose plus à l'armée de l'hiver !

     

    Hélas ! Hélas ! Les arbres nus se désolent !


    Que leur adviendra t-il ? Vont-ils désormais mourir ou s'engourdir 

     

    Reviens ! Reviens ô soleil, ô été, ô vaillant revenant qui ne craint pas l'hiver et qui, florissant, le chasse hors du pays !

     

    Alors, alors tout revivra, feuilles et fleurs renaîtront à toute plante, jeune ou vieille, qui dispute sa vie à l'hiver, à la mort.


    texte remanié de Guido Gezelle et d'Ederza


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