Un interlude ente des articles de photos de marchés de Noël de villes différentes.

L'idée de cet article m'est venue après une discussion au sujet des marins, ceux qui attiraient beaucoup lors de leur service militaire, mais  c'était plutôt le pompon sur le béret que beaucoup de jeunes filles voulaient toucher soit-disant pour attirer la chance, et non non,  vous qui passez souriant en douce, franchement je n'ai jamais tâté ce pompon, car j'avais autre chose à penser,  sachant que n'importe quel militaire était sensé partir loin, longtemps dans les années soixante, donc ça ne m'intéressait pas.

Ci-dessous, vidéo avec la chanson interprétée par Guy Béart.

Revenons au brave marin sujet de mon article.

J'ai en mémoire ce dicton :

   _ " Le marin a une femme dans chaque port "... et la vérité qu'en est-elle ?

Seul le marin le sait, quoique dans la chanson écoutée ce jour me donne à penser que la femme ou fiancée du marin parti pendant de longs mois, voire des années en temps de guerre n'attendait pas toujours le retour de son chéri, lasse qu'elle était au point d'être convaincue qu'il ne reviendrait jamais, alors elle faisait une autre rencontre et se mariait, n'oubliant peut-être pas son marin mais le corps et le coeur ont  des attentes à combler.

Certaines femmes par contre ont attendu en vain leur cher marin qui lui voguant sur les mers lointaines avait d'autres rêves en tête et ne revenait pas.

Donc l'attente de l'autre est identique pour tout à chacun.

Les chansons de marins ont la réputation d’être belles et nostalgiques, et  "Brave marin revient de guerre " ne fait pas exception, bien au contraire.

Le métier de marin a toujours été difficile et périlleux, aujourd’hui encore c’est l’une des professions qui tue le plus, alors, en temps de guerre, imaginez !

Pas de petit air celtique spontanément triste dans ' Brave marin revient de guerre ", mais une ambiguïté entre le mode majeur de la mélodie et de l’accompagnement et l’histoire vertigineuse qu’elle relate.

En effet, au début, rien de bien méchant, un brave marin remet pied à terre, il est las et va, tout mal vêtu dans une taverne où une belle hôtesse (celle qui l’accueille) lui sert un petit verre de blanc.

Mais voilà que le marin semble bien informé puisqu’il fait remarquer à son hôtesse, alors que celle-ci déplore la disparition de son mari, qu’auparavant elle avait trois enfants et qu’elle en a désormais quatre…

C’est que, lui dit-elle, on lui a tellement affirmé que son époux était mort et enterré qu’elle s’est remariée.

Et voilà notre brave marin, à son tour bien triste qui quitte la maison en pleurant...

Voilà en quelques strophes une chanson populaire porteuse d’une tension dramatique formidable.

On dirait du Marcel Pagnol.

Le brave marin est une sorte de Marius  et son hôtesse, la belle Fanny, avec, entre eux, le scandale de l’enfant, entrave à l’amour et preuve que rien ne sera plus comme avant, car la belle a refait sa vie.

Alors, naturellement, la question qu’on se pose est à quel jeu jouent ces deux-là ?

En effet, deux possibilités, soit le marin vit au travers de l’histoire de la belle la damnation de tous les marins, qui au-delà de leurs souffrances au quotidien voient que leurs épouses refont bien vite leur vie, thème très présent par exemple dans toute la littérature de la 1re Guerre mondiale où les civils et plus particulièrement les femmes sont accusées, bien à tort, d’oublier vite leur mari au front.

Autre possibilité, encore plus dramatique, il s’agit d’un jeu cruel d’identité entre les deux protagonistes faisant mine de ne pas se connaître, alors que le marin n’est autre que l’ex-mari revenu malgré l’annonce de sa disparition et qui constate que sa femme l’a " enterré "  et s’est remariée...

Là, évidemment, c’est le bouquet final !

Plaide en faveur de cette seconde interprétation le fait que le marin sait combien l’hôtesse a d’enfants…

Bref, dans tous les cas c’est beau et c’est triste, c’est la vie des marins, et libre à vous d’imaginer...le vrai scénario.

  A BIENTÔT