Ayant bien réfléchi depuis mon retour plus tôt que prévu, les aléas de le vie font que nous ne sommes pas maitres de notre destin, donc je viens vous conter un épisode vécu au cours de mon séjour au Languedoc.

Après le bon repas chez mes vieux amis bien fatigués et meurtris, la conversation est partie sur d'anciens souvenirs qu'ils avaient, et là j'en ai encore l'émotion qui noue la gorge.

Ce monsieur très agé, connu depuis près de vingt quatre ans, nous dit qu'il vit avec un remords depuis le décès de sa maman.

 Là, étonnée je lui dis :

_" Toi qui a fait tout ce que tu as pu, la visitant chaque jour, elle qui ne te reconnaissait même plus, atteinte de cette foutue maladie ) "

Oui, il a donné à sa mère plus de temps qu'elle ne méritait, qu'elle repose en paix, mais lui a été confié jeune enfant à d'autres personnes...

Et il raconte que lors du décès de sa mère, il aurait tant voulu qu'elle lui avoue ce qu'il a gardé enfoui, et confie que son père était celui qu'elle avait voulu visiter la tombe un lointain jour l'étonnant lui, qui à ce moment là ne comprenait pas cette démarche.

Mon ami continue sa phrase et dit :

_" Oui j'ai le remords, que moi je ne lui ai pas dit à ma mère que je savais tout depuis mon retour de guerre, pourtant ma vie a été droite, n'ayant jamais fait de mal à quiconque, j'ai souffert le martyre en 39/45, pendant ma déportation, et ça je ne me pardonne pas de n'avoir pas osé parler à ma mère, et de lui dire maman je sais tout " .

Je lui réponds " Non toi tu n'es pas fautif, continue ta route pour ta femme, tes enfants et pour toi-même, toi tu es la victime ".

C'est une histoire pire qu'un roman de Zola, que la vie de cet homme de 84 ans rongé par ce remords, bref, c'est un regret plutôt pour moi.

Car il a travaillé pendant passés vingt ans avec son père biologique, dans la même entreprise sans que cet homme son père lui dise qui, il était.

Et mon ami appelait  papa un homme épousé par sa mère, avec lesquels il n'a jamais été heureux.

En racontant cette histoire, les larmes coulaient, le visage ravagé de chagrin.

Chagrin non mérité, car c'est lui qui souffre pour la faute d'autres personnes, n'ayant pas eu le courage et l'amour suffisants pour expliquer une vérité.

Quand j' ai quitté mes amis, je pleurais dans la voiture, car est-ce que je les reverrais, l'âge et le millier de km nous séparant, je ne sais pas, mes pensées vont très souvent vers le Languedoc.